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PREMIER BILAN DE LA POLITIQUE TAURINE PARENTISSOISE (2020/2024)

En 2020, l’ADA FERIA entité organisatrice des novilladas parentissoises était congédiée par la nouvelle Maire de Parentis qui instaurait une Régie des Arènes et un nouveau Comité Consultatif Taurin. Les prétextes avancés allaient de l’implication financière trop importante de la Ville (dont nous attendons toujours le détail 4 ans après !!!), la politique soi-disant trop élitiste de l’ADA FERIA, la nécessité » d’élargir le public d’aficionados sans exclure les non avertis (???) et garantir la tradition taurine de la Ville » (« ne pas oublier ni renier les caractéristiques de notre place taurine ni ses traditions… « (n’en jetez plus !!!!). Quatre éditions plus tard (mi-mandat), il est intéressant pour l’ADA de réaliser un premier bilan de cette nouvelle politique taurine….

LE BILAN TAURIN à LA MI- MANDAT (2021-2024)

Le choix des élevages :

 En 4 ans, le nouveau Conseil Consultatif Taurin a organisé 9 novilladas (soit 54 novillos) dont 18 d’origine Santa Coloma (Los Maños) et 24 d’origine Domecq (Margé, Turquay, Pages Mailhan, Blohorn, et les Aldeanueva de Pedres) 6 d’origine Lisardo/Atanasio et 6 de Nuñez. Des choix qui traduisent bien un changement complet de ligne taurine avec une orientation clairement torerista au détriment de la diversité d’encastes et de l’intérêt pour l’aficionado !! En clair, une politique taurine suiviste, sans imagination, avec aucune recherche, ni singularité. Et surtout un effacement quant à la lisibilité de l’arène sur le marché taurin après seulement 4 ans…

La présentation des novillos :

Le gros point noir de ce bilan avec des lots hétérogènes, de peu de trapio, sans présence pour certains, faibles parfois (Blohorn), avec une présentation éclectique, aléatoire et quelques cornes très abimées (Pages Mailhan, Valdefresno, Los Maños) et surtout la déplorable présentation de la novillada de Los Maños de 2024 … A noter la belle présentation des El Retamar de la même année… qui avaient juste le tort de ne pas être dans le type de novillos d’origine Nuñez … Bref, une présentation très loin du premier choix dans des « camades » pourtant accessibles …  Un bilan qui en dit long sur le sérieux du suivi des affaires taurines… Autre constat enfin, le choix délibéré de programmer des élevages conformes aux desiderata des apoderados et des toreros…

Le choix des novilleros :

A partir du moment où l’on cède aux exigences des apoderados et des toreros en matière de choix et de présentation des novillos, il est extrêmement simple d’engager des novilleros du haut de l’escalafon (exemple criant en 2024 avec la présence de Diego Bastos 1ER de l’escalafon ….mais transparent devant les Los Maños… ). N’oublions pas que « l’ escalafon » n’est pas un classement ATP des meilleurs novilleros mais juste un référentiel de ceux qui toréent le plus…ou le moins !! Et au vu des oreilles bradées et distribuées à Parentis (ou dans l’immense majorité des arènes) on imagine le sérieux de ce classement… En termes de choix et « d’originalité » on notera 4 fois la présence de Christian Parejo et Solalito et 2 fois celles de Carlos Olsina et Marcos Linares soit au total 12 répétitions sur 21 postes jusqu’en 2023 alors que nombre de novilleros sont à la recherche d’une opportunité… A noter dans la programmation 2024 (qui pour une fois n’a pas fait l’objet de répétition) l’absence de Miguel Andrades l’un des rares novilleros, excellent à Saint Perdon en début de saison…. Autre argument intenable, le choix de novilleros ou d’élevages français parce qu’ils sont français ! Autant il est possible de comprendre la nécessité d’offrir des opportunités à certains novilleros ou élevages français, autant les engager parce qu’ils sont français nous parait être une aberration…Le choix des novilleros doit s’entendre sur leurs mérites respectifs et non pas sur leur nationalité (idem pour les éleveurs) …Au lieu de promouvoir et de valoriser des jeunes qui affrontent les difficultés, la nouvelle équipe a préféré opter pour une certaine facilité avec un nivellement généralisé vers le bas !!

La fréquentation :

Aucune communication n’a été réalisée par la Ville depuis 2021. De visu, chacun a pu constater le gouffre financier de la novillada de début octobre en 2022 …et sa suppression dès l’année suivante. Pour le reste, aucune communication précise, aucun chiffre du nombre d’entrées payantes par corrida, aucun bilan financier détaillé, aucune statistique entre billetterie et partenariat n’a vu le jour, aucune information sur les invitations et les moyens mis en œuvre par les Services Municipaux, bref une opacité totale pour le contribuable de base… que nous sommes ! Seule certitude que nous avons pu constater par nous-mêmes, l’effondrement du nombre des entrées payantes par rapport à ce qui existait jusqu’en 2020. Autre constat, le va et vient permanent sur les gradins durant les novilladas qui gêne considérablement les professionnels et ceux qui ont payé leurs billets. Quant à la coursive autour des arènes, c’est un défilé permanent pour aller s’abreuver à la buvette…Nous éviterons soigneusement de parler de la présence des banderoles des partenaires en lieu et place de celles des clubs taurins (qui ne viennent plus pour la majorité d’entre eux) qui donnent un aspect très « version rodeo américain » …Surement le côté festif évoqué par Madame le Maire lors de son entretien avec l’ADA FERIA en 2020 (sic) !!

L’attribution des trophées :

Autre constat, la mise en scène du triomphalisme ambiant ridicule avec l’octroi d’oreilles à tout va…et pour n’importe quoi… (22 oreilles sur 9 novilladas avec 2 sorties à hombros) Des présidences techniques choisies sur mesure pour distribuer à tout va des oreilles, mettre de la musique et forcer un succès qui n’en est pas un…Une inflation d’oreilles qui va nuire aux novilleros à plus long terme et qui trompe les publics sur ce qu’est le véritable toreo… Malgré des lidias déplorables, des tercios de piques réduits à néant, des faenas de destoreo, des estocades défectueuses, la distribution d’oreilles se généralise… En clair, une discréditation de notre arène (au même titre que d’autres) que fuient désormais de très nombreux aficionados…

LE POINT SUR LES OBJECTIFS ANNONCES PAR MME LE MAIRE EN 2020

  1. Faire baisser l’implication financière de la Ville

C’est précisément le contraire qui s’est produit !!! Entre la création de la Régie des Arènes et du budget affecté aux novilladas, l’affectation des personnels, le recours aux services d’un prestataire et le comblement des déficits, la facture pour la Ville a explosé par rapport à ce qu’il lui en coutait lorsque l’ADA FERIA gérait les corridas…Et tout ça soigneusement occulté, derrière une autosatisfaction de façade…

  • Mettre fin à un certain « soi-disant » élitisme et élargir le public d’aficionados sans exclure les non avertis

Quand on sait que l’ADA FERIA a été l’une des premières à créer un tendido « familles » ou seuls les adultes payaient leurs billets alors que l’accès était gratuit pour leurs enfants (moins de 12 ans) et que les jeunes de 12 à 16 ans se voyaient remettre des places gratuites, Il faut quand même une sacrée dose de cynisme et de malhonnêteté pour sous-entendre que l’accès aux novilladas était exclu pour les « non avertis »…Si ceci est synonyme d’exclusion, que dire de la gestion qui a suivi ou les gosses de plus de 7 ans ont payé plein tarif jusqu’il y a peu de temps ?? Que penser de ce soi-disant « élitisme » alors que les initiations, conférences,« tentaderos » et novilladas du dimanche matin de l’ADA FERIA étaient destinés précisément à populariser et vulgariser les connaissances taurines au détriment de l’équilibre financier  des novilladas ?? Bref, trois ans plus tard le résultat ne s’est pas fait attendre, chute considérable des entrées payantes (à l’exception d’une ou deux novilladas) et fuite massive de très nombreux aficionados qui venaient à Parentis depuis plus de 15 ans…En clair, arrivée d’un « public non averti » sans culture taurine, disposé à tout cautionner, loin de compenser le départ de nombreux aficionados partis vers d’autres lieux un peu plus sérieux…

  • Garantir la tradition taurine de la Ville

Le leitmotiv de notre Maire était de répéter en boucle que « nous allions ne pas oublier ni renier les caractéristiques de notre place taurine ni ses traditions ». 3 ans plus tard la tradition taurine n’a jamais été aussi malmenée…Parentis a perdu tout sérieux et toute crédibilité dans le milieu… le constat est cruel, on l’a vu, depuis 4 ans les mauvais choix se succèdent tant sur le plan des novillos que sur le plan des novilleros… Un nivellement par le bas qui cède à la facilité et qui ne fait que rabaisser le niveau des novilladas parentissoises auprès des aficionados… Une situation où prédomine le paraitre et les formes au détriment du fond et des savoirs. Une orientation dont on connait par avance l’issue à court terme : la disparition de la corrida génératrice d’émotions fortes…

LES NOUVEAUTES

  1. Parentis entre au Conseil d’Administration de l’UVTF

La Municipalité l’a annoncé, la Ville a « intégré » le Conseil d’Administration de l’Union des Villes Taurines de France. La même UVTF, placée sous la houlette d’André Viard, cumulard patenté (Chargé de Mission à l’UVTF, Président de l’ONCT, Revistero et photographe de Mundotoro, etc…) qui n’a de cesse de s’en prendre aux aficionados dès lors qu’ils refusent de cautionner le virage vers la « Fiesta Circo » … On attendait donc avec intérêt la prise de position de nos représentants sur le nouveau règlement taurin…On n’a pas été déçus…. rien…. pas un mot, aucune communication ni contribution n’est venue dénoncer cette reprise en main du règlement au détriment des aficionados et de ceux qui fréquentent les arènes… Quant à la situation et au futur des novilladas piquées, il fait l’objet d’un silence assourdissant… le bateau coule mais on continue comme si rien n’était ! De par ses couts intrinsèques, l’équilibre financier d’une novillada est devenu intenable, le seul recours réside dans le partenariat, le sponsoring et les subventions d’équilibre qui viennent combler… la désertion des aficionados… des problèmes qui pourtant devraient être au centre des préoccupations de l’UVTF…et de ses représentants parentissois…On peut toujours rêver…